Les groupes de supporters qu'a connu le Sporting ...

« Nati Per Soffre ! » Telle est la devise de notre groupe ! Nés pour souffrir, une devise qui peut paraître réductrice, voire négative… Mais lorsqu’on se penche d’un peu plus près sur l’histoire du groupe BASTIA 1905, les conditions dans lesquelles il a vu le jour, le contexte dans lequel il évolue, on comprend mieux les motivations qui animent ces jeunes, leur amour et leur dévotion au maillot turchinu. Une passion sans commune mesure !
Nous sommes en novembre 2004, Saint Etienne vient de corriger le Sporting à Furiani d’un cinglant 0-3, « goutte d’eau » qui fait déborder le vase du côté de la tribune Est et de son groupe moteur, TESTA MORA 1992. De crises en incompréhensions, de promesses en déboires, l’Associu TM92 abandonne ce soir là toute activité, la confiance envers les dirigeants n’existant plus, le groupe ne se reconnaissant plus dans ce Sporting là, une page de l’histoire des tribunes se tourne, laissant de nombreux jeunes sans alternative possible si ce n’est de se débrouiller par eux-mêmes ou alors arrêter toute activité au stade.
Ainsi plusieurs jeunes qui ont participé au réveil de TM92 ces 2 dernières saisons, des jeunes amoureux du SCB, des jeunes plein d’envie se retrouvent à errer dans cette tribune Est qui sonne à présent bien creux ! Nostalgiques d’un certain passé, un passé où Bastia était la vitrine du football Corse, un club populaire, empli de passion. Et cette fin d’année 2004 est particulièrement difficile pour cette jeunesse qui vient de perdre un peu de sa splendeur.
Les matchs se succèdent à Furiani, l’équipe tourne mal, l’hiver est long, mais une poignée de jeune est toujours là en tribune Est. Ils tentent de raviver une ferveur aujourd’hui éteinte, quelques chants partent ci et là, 2-3 étendards sont brandis, des torches continuent à illuminer une tribune bien vide…La ferveur n’est pas morte !
Ces jeunes commencent à bien se connaître, des affinités sont nées, des idées échangées, des initiatives prises, dont la plus marquante sera sans doute celle de créer une bâche pour marquer l’attachement de ces jeunes au SCB. Ils sont 4 ou 5 à s’être donné rendez-vous sur Corte en ce mois de février 2005, et ce afin de peindre sur une bâche plastique le nom de notre ville et de la date du création du club, comme pour un « retour aux sources »… BASTIA 1905 !
La bâche est ainsi apposée pour la première fois en tribune Est à la place de celle de feu Testa Mora le 19 février 2005 pour la réception de Marseille. Désormais, les jeunes désireux d’animer la tribune se regrouperont derrière cette bâche. Aucune structure n’émerge cependant, et bien que pas mal de ces jeunes se connaissent déjà, le soutien à nos couleurs reste le fruit d’indépendants, chacun y allant de son chant ou de son humeur. Puis au fil des matchs, la cohésion dans la tribune se dessine doucement sans qu’il n’y ai toutefois de leader.
Un déplacement est même organisé en avril, à Saint Etienne… déplacement organisé « en indep » mais la bâche BASTIA 1905 flottera ce jour là à Geoffroy Guichard et un noyau semble se constituer.
La saison se termine en roue libre en tribune Est, et malgré une belle mobilisation lors du dernier match de la saison à Furiani, contre Lens, le déplacement du Sporting à Strasbourg lors de la 38ème journée du championnat scellera le triste sort du SCB qui évoluera pour la saison suivante en Ligue 2.
Beaucoup de désillusions et de rancoeurs envers les dirigeants marquent donc cette fin de saison et l’été 2005. Le Comitatu di i Sustenitori Bastiacci (CSB) voit le jour en juin 2005 pour montrer le désaccord total de nombreux bleus et demander la démission des dirigeants. La quasi-totalité des supporters regroupés alors derrière la bâche BASTIA 1905 adhère aux idées du CSB, certains s’investissent dans cette structure, concernés par l’avenir plus que sombre de notre club. Le CSB permet également à quelques jeunes de rester en contact durant cet été, puis de discuter quant à notre avenir en tribune. Ainsi quelques un d’entre eux décident de se réunir le 8 juillet dans un bar de Lupino afin de voir les alternatives qui s’offraient à nous en cette période trouble de l’histoire du club. Un constat est rapidement dressé par la quinzaine de bleus présent ce soir là, on ne peut pas tout abandonner, nous sommes les derniers supporters actifs de Furiani, peut être le dernier espoir de redonner au stade Armand Cesari un peu de ferveur, ferveur qui a accompagné le Sporting durant toute son histoire.
Ainsi, de réunions en réunions, un noyau actif se dessine, les discussions sont parfois longues et pesantes, les idées, bonnes ou mauvaises fusent… bref, une structure se met progressivement en place, fin juillet, le nom de BASTIA 1905 est adopté à l’unanimité des présents.
Le championnat de Ligue 2 débute le 29 juillet 2005, Bastia se déplace à Châteauroux et le groupe s’est réuni pour suivre le match mais aussi pour préparer sa première sortie prévue le vendredi suivant à Furiani. Le 2 août un bureau est élu. Les affaires vont bon train et le groupe se structure de plus en plus. Le 5 août, Bastia reçoit Créteil et le groupe prend place en tribune Est. En plus de notre bâche, une banderole de 25m (« prima o secunda divisione, sempre cù a stessa ambizione : VINCE ! ») Est accrochée au grillage pour montrer à tout le stade que même dans ces difficiles moments, un groupe d’actif est toujours présent et soutiendra toujours le maillot turchinu. La contestation envers les dirigeants est aussi un des moteurs du groupe. Après tant d’histoires avec eux, nous ne les reconnaissons pas comme les dirigeants légitime de notre club. Bref, le groupe a ce soir là vite trouvé ses marques dans une tribune qu’il connaît bien et l’espoir prédomine à la fin du match.
De réunions en réunions, de matchs en matchs, le groupe s’affine… il est décidé de pousser le vice jusqu’à une officialisation en préfecture, officialisation qui voit le jour le 1er octobre 2005. Des bâches sont confectionnées, 2 déplacements mis sur pieds, des préparations tifos, des réunions hebdomadaires, le groupe trouve peu à peu un rythme de croisière, tout n’est pas facile mais l’envie et l’amour du maillot prédominent, un noyau d’actifs est désormais bien présent et tous semblent vouloir tirer dans le même sens, faire de BASTIA 1905 le poumon de Furiani ! L’histoire est en marche…

A l’orée de la saison 2004/2005, c’est en Juillet que plusieurs personnes décidèrent de se réunir pour créer un nouveau groupe de supporters en tribune Ouest. Après quelques réunions et débats, le nom d’ « I GUERRIERI TURCHINI » est choisi et le siège social choisi sera le bar « Le Goéland » sur le vieux port. Tout débute bien lors des deux premiers matchs de la saison et se sont près de 80 personnes qui se réunissent derrière le but lors des 2 premiers matchs avec à la clef deux très bonnes prestations et deux victoires sur le terrain. C’est alors que Testa Mora décide de faire son retour en tribune Est et une bonne partie des membres fondateurs décide de les rejoindre. C’est alors que le groupe se retrouve amputé d’une vingtaine de personnes lors des matchs suivants. Suite à la chute au classement du Sporting, l’affluence baisse pour la venue de Saint Etienne début Novembre. Nouvelle défaite du SCB ; c’est la crise. Testa Mora se dissout et le bureau de l’association, suite à un vote, décide à la veille de la réception de Caen de mettre l’association en sommeil pour réclamer le départ du conseil d’administration. Cette décision ne faisant pas l’unanimité au sein du groupe, certains décidèrent de continuer les activités en tribune quoi qu’il arrive et pour la réception de Caen, une banderole réclamant la venue de joueurs corses au Sporting est déployée. Fin Janvier, le nom d’ « I LIONI TURCHINI » est abordé et le groupe sera présent derrière les buts jusqu’en fin de saison. Le Sporting ne peut éviter la relégation en L2 et c’est une intersaison très mouvementée. Ce n’est qu’un fois encore, a quelques jours de la reprise du championnat que l’association « I GUERRIERI TURCHINI » prit la décision de reprendre du service suite à la demande de quelques personnes. Le départ se fera dans l’instabilité en alternant le très bon et le médiocre en tribune. En Octobre 2005, quelques personnes de Balagne nous contactent pour suivre le match SCB/Lorient avec nous. Le courant passa très bien et une première réunion aura lieu à Ile-Rousse 2 jours avant le premier déplacement pour le groupe à Istres où 4 membres s’y rendent depuis la Corse. Le groupe se structure un peu plus. Avant le match face à Grenoble fin Octobre, une important assemblée générale a lieu et le nouveau bureau est établi et le siège social change également : le bar « U MACCHIO ». Alors qu’il y a une saison tout le monde était sous la bannière des GT, la création des LT et le nouveau retour au stade des GT en début de saison aura clairement scindé le groupe en 2 entités même si nous sommes réunis en tribune avec le retour chez nous de quelques personnes suite au manque de sérieux chez les LT. Néanmoins notre passion nous portes à continuer cette aventure et rien ne pourra nous pousser vers la sortie … L’avenir est devant nous…
A l’heure actuelle, nous comptons à peu près 20 personnes alors que les cartes de membres vont bientôt être mises en vente. Notre but étant de vivre a fond notre passion, d’animer la tribune Ouest avec des animations et des chants tout au long des matchs. Bien qu’ayant une mentalité corse nous sommes un groupe totalement apolitique et nous nous revendiquons comme un simple groupe de supporters et non « d’ultras » ou bien d’autres… Sans avoir de groupes de supporters rivaux ou amis, nous sommes tout de même rivaux aves les marseillais et les niçois comme l’est tout Furiani…

Pour comprendre pourquoi et comment les Blue Fans 96 sont nés, il convient tout d’abord de rappeler le contexte de l’époque. Le Sporting monte en D1 à l’issue de la saison 93/94, saison très riche sur le terrain et en tribune où la petite tribune Ouest (1500 places) du petit stade de Furiani (3500 places) connaît des ambiances monumentales. C’est pour de nombreux jeunes une révélation, Furiani et son ambiance c’est mac !
Sensation confirmée l’année suivante en D1 avec le retour en tribune Est fermée depuis la catastrophe de 92. À l’époque deux groupes se partagent le ledearship : les Pirates Bastiais, premier groupe crée à Bastia et qui jouit d’un bon capital sympathie auprès des jeunes que nous sommes et les Testa Mora groupe crée au lendemain de la catastrophe, qui est composé de membres plus âgés. Bien qu’étant incontestablement la vraie cheville ouvrière du stade ce groupe semble alors inaccessible pour de nombreux jeunes qui préfèrent fréquenter les Pirates jugés plus « sympas » et « délirants ».
D’autres groupes existent en dehors de ces 2 grands groupes, comme les Guerrieri venus de Saint Florent ou encore les mystérieux Ultras Bastiacci.
A l’intersaison 95/96, un nouveau groupe voit le jour, il se donne pour ambition d’animer la tribune Ouest en état de mort cérébrale depuis la réouverture de la tribune Est. La Brigata Corsa 1995 voit le jour. Elle prend contact avec un groupe fantôme « les lions de Furiani » (rien à voir avec le groupe du même nom qui naîtra quelques années plus tard… à part le coté fantôme) déjà présent en Ouest mais cette association ne donnera rien de bon et les Brigata corsa 95 retourneront en Est au bout de 3 matches, où ils sombreront dans l’anonymat le plus total jusqu'à disparaître.
L’automne et l’hiver 95 seront catastrophique pour l’ambiance à Bastia. De nombreux types des Pirates s’en vont du stade pour des raisons aussi diverses que variées (études, femmes, plus envie…), quant aux TM ils sont présents mais n’assurent quasiment plus aucune animation. La tribune Est s’endort tout comme l’était déjà la Ouest. À l’époque, venir au stade et chanté n’était plus « in » comme quelques années auparavant ou comme ça l’a été entre 2003 et 2004 lors des grands moments du retour de TM.
Du coté du lycée Jeanne d’Arc ça réfléchit sec, des jeunes ne veulent pas laisser mourir l’ambiance. Ainsi sous la houlette du dénommé Franz 2b apparaît le groupe « i bastiacci » qui entend mettre le feu à la tribune Ouest, initiative louable mais qui ne dépassera pas le stade du premier match. Mais du coté de Jeanne d’Arc on ne se laisse pas abattre. Fin 95, début 96 un nouvelle idée se fait jour. Il faut créer un nouveau groupe en Ouest. Aujourd’hui avec le recul il est facile de dire que s’était une erreur, qu’il aurait fallu investir les pirates et TM pour donner un nouveau souffle, mais à l’époque dans le contexte de disparition de l’ambiance, les jeunes pensaient sincèrement pouvoir relancer quelque chose.
Le nom du groupe est rapidement décidé, ce sera la « Ghjuventù Bastiaccia ». Très vite ce groupe déploie ses unités de combats. Un commando est envoyé sur la passerelle de la place St Nicolas pour« emprunter » une banderole de 8 mètres «commerçants bastiais, joyeux noël », une autre troupe est envoyé sur le vieux port pour donner l’assaut sur les « pointus » riches en fumigènes, enfin un corps d’élite est chargé d’aller au Mr Bricolage de Petranera pour y dénicher une bombe de peinture.
La petite troupe se réunit ensuite pour peindre la bâche dans un endroit glauquissime où les murs sont ornés d’inscription à la gloire de « bihac » (pour les incultes c’est une ville de Bosnie où les combats furent rugueux au milieux des années 90). Très vite un problème se fait jour, Ghjuventù Bastiaccia c’est trop long pour être écrit de manière lisible, il faut trouver autre chose.
Après une réflexion (enfin…) intense de prés d’une semaine, et moult tergiversations qui nous conduiront de « ribelli » à « rangers » en passant par « ultras » (époque Sup’mag oblige), la décision tombe, le groupe s’appellera Blue Fans 96. Après un énième hésitation avec « Blue Boys » (comme une boite gay de Nice), le nom est entériné.
En janvier on trouve un sponsor (le père d’un des membres), une concession automobile de Biguglia dont le nom est un jeu de mot. Grâce à lui on investit dans un méga, un tambour, des fumigènes et une série d’autocollants.
En février 96, contre Lens, une 20 aine de jeunes de 15 ans de moyenne d’age pose pour la première fois la bâche, non sans une certaine fierté mais avec l’espérance que personne ne reconnaîtra la banderole « emprunté » quelques mois auparavant.
Contrairement à ce que nous pensions (on est naïf à 15 ans), lorsque nous commençons à chanter, au lieu de se lever, de se mettre torse nue et de chanter, les gens se contentent de jeter un regard halluciné vers nous, regard suivi d’un sourire puis se d’une indifférence totale.
Ca nous empêche pas d’être a fond dans notre délire, on chante, on allume des torches, on s’éclate jusqu’à la fin de la saison.
La saison 96/97 verra le retour des TM et des pirates en Ouest. Pour le premier match, les Testa Mora tenteront de lancer une reprise de « sò elli » dont je ne me rappelle plus trop les paroles mais un truc dans le genre « ce chant qui vient de loin c’est celui des bastiais et si on l’entend si bien c’est qu’ils sont des milliers ». Cette saison donnera lieu à de très belles ambiances dans la vielle Ouest avec une bonne osmose entre les vieux et les jeunes. Des Pirates et TM défendront même des jeunes BF coursés par les flics suite à l’intrusion de torches dans l’enceinte du stade. Dommage qu’à l’époque un regroupement réel des forces n’ait pas eut lieu car l’équipe tournait bien et ça aurait pu donné quelque chose qui ce serait inscrit dans la durée. Au lieu de ça, malgré une apparente unité, la tribune est divisée. Les TM et les Pirates (très portés sur le coté déconne) ne sont pas d’accord. Personne ne veut assurer l’animation, résultat ce sont des jeunes de 16 ans qui se retrouvent au méga devant des blocs consistants (4-500 personnes debout à tous les matches). Parmi ceux-ci, outre votre cher narrateur, on peut citer Franck C. futur interdit de stade et notoirement connu à Bastia pour avoir rencontré lors d’une manif lycéenne l’inspecteur d’académie en portant de manière ostentatoire une veste de l’UCK (pour les incultes, c’est un groupe armé Kosovar). À cette époque d’autres groupes voient le jour comme par exemple « Vince per ùn more » qui aura une existence assez éphémère.
L’année suivante (97/98) voit TM repartir en Est, alors que les autres groupes restent en Ouest. Malgré une belle saison ponctuée par un parcours en UEFA, l’ambiance est moins bonne que la saison précédente. La Ouest est le poumon du stade mais le départ de TM lui a fait du mal. De l’autre coté les TM rentrent dans une longue période de sommeil dont ils ne sortiront que pour quelques matches. Ils continueront à réaliser quelques animations d’envergure et des déplacements mais 9 fois sur 10, ils restent assis sans chanter.
Pour la saison 98/99, les BF décident de rejoindre les TM en Est. Mais entre des types de 16/17 ans et ceux de 40 la vision n’est pas la même, les relations sont cordiales mais chacun supporte à sa manière. TM est au centre de la tribune Est-Nord et n’encourage que ponctuellement, alors que les BF sont dans leur trip. Situés sous le panneau d’affichage à une 30 aine, souvent torse nue, ils commencent à chanter 30 minutes avant le match et ne s’arrête plus jusqu’à la fin. Le répertoire est varié puisqu’il va de « sò elli » ou « catena » jusqu’aux chants les plus abjectes style « hissez haut les drapeaux ». C’est aussi l’époque où je ne comprend toujours pas comment on ne s’est pas fait frapper. Au méga les capi (pour les incultes pluriels de capo) passent leur match à traiter le reste de la tribune de « monégasque » et de « collabo ». Celui qui s’en va avant la fin du match se fait traiter de « rat quittant le navire ». En fait je pense que ce qui nous a sauvé à l’époque c’est que les gens ne faisaient même plus attention à ce que l’on pouvait dire.
Les seuls qu’on semblait intéresser étaient une bande de jeune qui semblait plutôt sale et qui portait des vestes en jeans passablement délavés. Un jour ce groupe s’approcha de nous. Pensant à un affrontement imminent, nous resserrâmes les rangs. Pour rien, puisque celui qui semblait être le chef vint s’adresser à moi de manière cordiale quoi qu’il parut impressionner de parler à un responsable des BF. Il nous expliqua que lui et ses amis étaient une bande de jeune de Moriani et qu’il voulait faire un groupe. Ils se joignirent à nous en attendant de former la redouté « brigada turchina » (faute d’orthographe d’origine) qui se fit remarquer par l’utilisation d’étendards et de drapeaux géants à l’effigie du Ribellu ou d’une mystérieuse tête de mort. La légende veut que ce groupe et son responsable se soit illustré lors d’incidents avec les marseillais derrière la sud. Ne contredisons donc pas les légendes.
Après quelques mois en Est et quelques faits marquant, comme le jet de projectiles, sur des jeunes faisant le tour du stade pour présenter la coupe du monde 98 gagnée par les gaulois, les BF décidèrent de regagner la mère patrie, c'est-à-dire la tribune Ouest pour y terminer la saison.
En Est, en dehors de Testa Mora profondément endormis, les brigada turchina sont rejoint par le groupe le plus hideux que Furiani ait vu, les innommables « cop’s bastiais ».Leur nom fera naître une polémique dans tout Bastia. Une école affirmant qu’il s’agissait d’une référence avec faute d’orthographe, au mythique « Spion Kop » de Liverpool, une autre école affirmant que c’était une abréviation de « copain », enfin une troisième école prétendait qu’ils s’appelaient comme ça en référence aux flics américains (cops). Toujours est il que leur capo (un gnome ressemblant à Nicolas Gillet nommé Frederic N.) s’illustrera en rentrant sur le terrain à la fin d’un match pour demander son maillot à… l’arbitre.
La saison 99/2000 ne sera pas folichonne. Beaucoup d’ex-jeunes désertent le stade pour cause d’étude, ou de femmes encombrantes. À Bastia c’est définitivement devenu « naze » de chanter au stade. De plus une « scission » éclatera au sein des BF. Le match suivant les incidents de Bastia Paris en 2000 où les BF s’étaient particulièrement illustrés, 2 membres seront interdits de stade. Des flics les attendaient à l’entrée du stade avec les photos des incidents et du match pour les interpeller. Bien sur les dirigeants, parfaitement au courant, n’ont pas jugé utile d’avertir ces jeunes. Résultat ils finiront convoqué au poste et interdit un an de stade plus une amande de 1000 francs infligé par le tribunal correctionnel.
Suite à cela certains ne voulait plus entendre parler des dirigeants et de tout ce qui venait d’eux. La majorité du groupe n’étant pas d’accord, la minorité (dont je faisais partie) s’inclina et démissionna.
Le groupe continua donc son existence. Les capi ayant quitté le groupe, ce fut le moment choisi par celui que nous nommerons Bruno de Toulon pour accéder au poste de capo qu’il désirait en secret depuis des années. Appuyés par de puissants relais au sein du groupe comme l’homme sans age ou son acolyte que nous surnommerons ici le bienheureux, Bruno investit dans un mégaphone et devient le nouveau porte voix de la Ouest.
La saison 2000/2001 sera, comme les précédentes, loin d’être folichonne, en dehors de quelques matches, mais les BF survivent.
En 2001/2002, la construction d’une tribune Ouest bien plus grande sera une étape difficile pour le groupe qui se retrouve bien plus isolé que dans l’ancienne tribune. Malgré un parcours qui mènera le SCB en final de la Coupe de France, l’ambiance ne sera que très rarement au rendez vous. Même pour la demi-finale contre Sedan l’ambiance est loin de ce qu’elle aurait du être. La faute n’incombe bien sur pas aux BF qui font ce qu’ils peuvent. En plus des existants, de nouveaux groupes ont vus le jour comme les « lions de furiani » (puis « lioni di Furiani »), les voce di Bastia, les Zinzali (qui regroupe des anciens BF partis en 2000 et des jeunes de Purtivechju)… Les forces sont beaucoup trop éparpillées pour pouvoir espérer avoir une ambiance correcte. Je ne reviens même pas sur la finale du Stade de France qui, en dehors des sifflets, aura été un fiasco total niveau ambiance.
En 2002/2003, les Testa Mora décide de repartir. De nombreux groupuscules se dissolvent et se joignent à eux. Les BF démissionnaires en 2000 décident de se lancer dans l’aventure TM. Le groupe lui décide de continuer à exister en Ouest. Mais le redémarrage de TM lui portera un coup fatal et le groupe disparaîtra en 2003 et sera remplacé par les Guerrieri Turchini.


Voilà donc l’histoire de ce groupe, que l’on critique souvent, dont on ne semble retenir que les erreurs (et loin de moi l’idée de dire qu’il y en a pas eut). Mais ce qui me semble important c’est que ce groupe a eut le mérite d’avoir existé et d’avoir duré dans un pays où on a trop tendance à dire « y a qu’à » ou « il faudrait que » mais à se décourager dés qu’un obstacle se présente.
Ce groupe qui a commis des erreurs sur la forme (excusable vu la jeunesse des membres) mérite le respect sur le fond car il n’avait qu’un seul but, soutenir le Sporting Club de Bastia que ça soit à Furiani ou en déplacement. La bâche Blue Fans à été présente à Paris (Parc et St Denis), Marseille, Monaco, Nice, Montpellier, St Etienne, Lyon, Lorient, Montpellier, Reims et Ajaccio.
Il est facile pour un jeune arrivé au stade à l’époque 2002/2004 dans un groupe structuré comme TM de dire « les BF c’était n’importe quoi », il n’empêche que à l’époque où le groupe s’était crée il fallait avoir la FOI pour se bouger le cul à Furiani.

AT 07 a écrit:Dès que j'ai les photos et "l'histoire" des groupes que je mets,je l'ai publerai sinon...BASTIA 1905,TESTA MORA 92,I GUERRIERI TURCHINI,I LIONI DI FURANI,BLUE FAN'S,REBELE'S 98,DIASPORA CORSA,PIRATES BASTIAIS ET SI JE NE ME TROMPE LES ULTRA SCEMI ?

Larenzu a écrit:

AT 07 a écrit:Dès que j'ai les photos et "l'histoire" des groupes que je mets,je l'ai publerai sinon...BASTIA 1905,TESTA MORA 92,I GUERRIERI TURCHINI,I LIONI DI FURANI,BLUE FAN'S,REBELE'S 98,DIASPORA CORSA,PIRATES BASTIAIS ET SI JE NE ME TROMPE LES ULTRA SCEMI ?

Il me semble que les ultras scemi n'ont jamais été officiels, juste quelques supporters qui chantaient derriere une bache.

Bastia, le 19 Novembre 2004

Par ce communiqué l’Associu Testa Mora 1992 informe tous les supporters et les différents acteurs de la vie du Sporting, de sa dissolution définitive.
Le départ à l’intersaison de plusieurs fondateurs, et l’existence de récurrents problèmes internes concernant la vision du groupe, sont quelques unes des principales causes de cette décision.
Un liquidateur sera nommé prochainement afin de procéder à la clotûre des comptes -largement bénéficiaires-de l’Associu. L’argent récolté pendant ces 12 dernières saisons n’étant en aucun cas la propriété du groupe, mais le fruit de la confiance renouvelée des membres et des supporters bastiais dans leur globalité, sera intégralement affecté (en cas d’accord des familles concernées) à des opérations symboliques visant à la fois à honorer la mémoire des victimes de la catastrophe de Furiani (drame qui avait directement entraîné la création de notre groupe) et celle du regretté Jojo Petrignani. Il va de soi que le public sera informé en temps et en heure de ces actions, qui permettront à TM de « boucler la boucle » de toutes ces années d’engagement.
Par ailleurs, nous nous tenons prêts à rembourser à tous les adhérents TM, sur simple envoi de leur carte 2004 à la boite postale du groupe (qui figure sur notre site http://www.testamora1992.com ), le prix de leur cotisation, vu qu’hélas nous n’irons pas au terme de ce que l’on pourrait appeler la « saison de trop ». Nous envisageons enfin de distribuer gratuitement à l’occasion d’un match important les gadgets invendus du groupe, et notre forum internet sera fermé la veille de la réception de Caen (le site demeurant lui, ouvert).

Toutefois, avant de tourner définitivement la page de notre engagement, nous entendons revenir sur la polémique surnaturelle qui a une fois de plus émaillé l’actualité du club après le match contre Saint -Etienne.
A partir en effet d’UNE injure, certes inexcusable, d’UN seul supporter, et alors que de l’avis de tous les présents la discussion avec le joueur Chimbonda (qui a simplement été le premier à sortir des vestiaires ce soir-là) était jusque là restée dans les limites, nous avons assisté ces derniers jours à un exposé de l’affaire inexact, et démesuré. Suite aux différents témoignages recueillis (y compris celui du joueur lui-même) il s’avère en effet que la relation des faits effectuée par la presse locale et le SCB dès le surlendemain, est tout aussi erronée que maladroite quand on sait qu'aucune attitude concertée, agression physique, ni prétendue « destruction de matériel », ne semble avoir eu lieu de la part des supporters légitimement exaspérés par le comportement honteux de leurs joueurs.
De plus le club, non- content d’utiliser cette affaire pour justifier en un temps record la non- venue d’autres joueurs de couleur au SCB (procédé qui n’a dupé personne), a cru bon de porter plainte, ce qui au regard du l'histoire du club et de la réalité de cette « violente agression » ne manque pas de cocasserie.
De manière hélas prévisible, ce regrettable épisode a ensuite été complaisamment relayé à la fois par tout l’appareil d’Etat, les instances footballistiques et au-delà, par tous les médias et anti-corses traditionnels qui, trop heureux de l’aubaine ont une fois encore profité de l’occasion pour occulter la réalité française et pointer du doigt la communauté insulaire.
C’est pourquoi nous déplorons que cette affaire, qui aurait dû en temps normal se régler "en famille" et se traduire par une confrontation objective entre groupes de supporters et joueurs en général, ait connu cette médiatisation ubuesque et outrancière qui, au-delà du groupe d’individus concernés, a rejailli sur tous les supporters bastiais et contexte de chasse aux sorcières aidant, sur les corses en général.

Toujours à ce sujet, il serait temps que les autorités, instances sportives, et associations philosophiques (qui sont censés combattre tous les racismes, sauf celui envers les corses), se penchent sur le cas des déplacements sur le Continent des différentes équipes de jeunes et d’amateurs insulaires (qu’il s’agisse du football ou encore du rugby) afin de constater la manière dont nos compatriotes sont de longue date reçus dans les villes et banlieues françaises. S’ils s’en donnaient la peine, ils constateraient des attitudes et faits autrement plus graves que ceux de l’après -match contre Saint –Etienne,dont encore une fois, personne n’aurait parlé si le premier joueur sorti sur le parking avait été un blanc....
Mais il est tellement plus commode de faire du racisme la tare congénitale du peuple corse, de monter en épingle un malheureux écart de langage pour en faire un système, et ainsi de justifier a posteriori les chiffres grossièrement falsifiés que l’on nous sert au quotidien et de manière qui serait comique si elle n’était pas grave, à propos de la Corse.

Avant de tirer notre révérence, et non sans écoeurement, nous souhaitons sincèrement bonne chance à tous les groupes, présents et à venir, qui tenteront d’assumer l’ingrate mission qu’est l’animation d’un stade comme Furiani, et le soutien en général d’un club tel que le Sporting Club de Bastia.

A bientôt au stade ou ailleurs

Associu Testa Mora 1992

L'histoire des Ultras Bastiacci commence en 1991, sur les bancs du collège Saint Joseph à Bastia (dit " le collège des pauvres "). Une bande de jeunes bastiais, habitués de la tribune Est du stade de Furiani, la tribune des acharnés du Sporting, dite "la tribune des fous", décide de s'organiser et de mettre en commun leur passion pour le sporting. C'est ainsi que les premières banderoles ultras voient le jour à Furiani.
Quelques tifos sont réalisés : à base de pq, fumigènes etc... C'est l'époque du fameux "MANGIONE FACE TRIMà A RETE".
C'est l'époque bénie de l'hystérie furianesque. Les bombes agricoles explosent sur la pelouse, le public, très proche de la pelouse, impressionne l'adversaire. Jean Jacques Eydelie racontera qu'un jour un spectateur le tirait par les cheveux alors qu'il s'apprêtait à tirer un corner…


Bref, le groupe grandit et se structure peu à peu. Aux cotés des Testa Mora et des Pirates, les UB sont incontournables.
Ils sont là quand il faut monter soutenir le SCB à Aiacciu, quand Furiani est inutilisable pendant presque un an, après la catastrophe du 5 mai.
L'année suivante verra le SC Bastia monter en D1. Ce fut pour les UB l'apogée d'une saison fabuleuse. Plusieurs déplacements organisés par TESTA MORA sont effectués : à Martigues, Nimes, Cannes, Nice…
Le groupe compte désormais une cinquantaine de membres. Moult gadgets sont réalisés : autocollants, t-shirt, patch, casquette, stylo…
Plusieurs sections voient également le jour : Ponte Leccia, Aiacciu, Alzetu, Alisgiani, U Mercà, Lupinu, Cruzini-Cinarca, Ghjucatoghju, Carrughju Sumerà, ainsi qu'une section Girls.
L'année 93 voit l'apogée des UB. Le groupe entre dans le top'sup, sorte du top 50 des ultras du journal sup'mag. Il grimpera jusqu'à la 44ème place, et finira 45ème devant des groupes comme des Yankees (comme il a du bisquer le gobbu de Tonini !!!) et les Dodgers de Marseille, ou les Tigris Mystic parisiens !!!


Les UB sont un moteur de la tribune Est, aux cotés des autres groupes Bastiais. En d1, la bache sera visible sur plusieurs stades français, à Nice, Monaco, Cannes, Montpellier, St Etienne, Metz.
Mais paradoxalement, la fin des UB est proche.
Déjà, des premières tensions étaient apparues en 92 à Mezavia lors du derby contre le Gazélec. Un azzuffu a éclaté entre la section Lupinu-Tramuntana et la section Catzeub. Tout cela à cause d'un stylo daniel hechter acheté chez monsieur Sobadi. Un autre azzuffu verra opposer la tumultueuse section Ponte Leccia (et son chef Jack Torrance) aux Brigades Bleues, éphémère groupe fondé par G. alias " tiécochtautoi " ou encore " andy cole è fala ".


C'est à ce moment là que la commission "gadgets", basée à Ponte Leccia, part en couille. Sont coup sur coup décidés la création de gadgets totalement absurdes : serviette de plage, freesbee, parapluie, verre à whisky…
à son tour la section Catzeub se fait remarquer en tapant dans la caisse, prétextant l'achat d'une mongolfière aux couleurs du club. Les UB se retrouvent ruinés. On soupçonne l'ex section catzeUB d'être partie en Uruguay.

Quelques mois plus tard, nouveau coup dur pour les UB ; un de leurs membre fondateur est arreté en Argentine pour troubles sur la voie publique. Celui ci cherchait à faire rentrer un lampadaire dans la bombonera de Buenos Aires pour un derby de copa libertadores opposant Boca Juniors à Penarol Montevideo. Un autre membre est arrêté à la frontière ouzbèke où il avait fait l'achat d'un tank (dommage, pour les tifos c'eut été bien) et d'uranium 137.
Mais les UB restant ne baissent pas les bras.
Ainsi, lors d'une rencontre opposant la réserve du SC BASTIA à Beaucaire, les UB font passer 6O fumigènes au stade, créant ainsi une nebbia artificielle durant toute la rencontre. La réserve l'emporte par 6 à 0.
Rebelotte 2 semaines plus tard contre Saint Seurin, mais cette fois ci les gardes mobiles interviennent. Par décret ministériel, les UB sont dissous. Le groupe quitte le stade avec pertes et fracas.
Tout est alors bon pour décrédibiliser les UB. Ainsi, un projet visant à créer les " ultras France " dont est à l'origine le journal sup'mag intègre les UB dans le projet. Un horrible dessin de sinistre mémoire est publié dans sup'mag. Il représente la totalité des logos des ultras français qui participent aux UF. Contre toute attente, le logo UB figure aux cotés des ghetto rasta, Dragons VA, Magics Fans, Boulogne Boys, Bad Gones, Sconvolts et autres conneries de gaulois.


C'est la crise. Le cumitatu supranu des UB publie un démenti. Une réunion de crise est convoquée à Paris, dans les locaux du journal sup'mag. Nous décidons d'envoyer la section Ponte Leccia pour représenter les UB. Ceux ci déclarent en privé vouloir torpiller le projet ultras France. Dès l'entame de la discussion, une violente rixe éclate entre nos membres présents à Paris et Diego des Ultras Sochaux. S'en suit une très violente altercation avec les membres des Gavroches parisiens et Gontrand des Indians Tolosa. Notre ami Abdel des Meinau Boys est transporté à l'hopital. Les ultras france ne verront jamais le jour, l'honneur est sauf.
A partir de là tout s'enchaîne ; une partie des UB décide de saccager leur propre local pour des raisons encore indéterminées. Une autre partie occupe alors la boutique " vitamines's " sur le boulevard. Le siège social, basé au bar du XXème siècle est la cible d'un attentat : plusieurs " mamouths " scotchés à des bananes pourries sont jetées dans le bar. C'est la consternation.
La scission est proche ; au cours d'une réunion houleuse dans un pagliaghju au dessus de Cardu, le groupe se divise en plusieurs groupuscules.
Le cunsigliu supranu des UB décide alors de restructurer le mouvement. Sont créées les commissions : " langue et culture ", " propagande et recrutement "... Où est le rapport avec le football ??? C'est tout simplement aberrant pour un groupe ultra !!!
les UB ne feront pas long feu. Le mouvement est à nouveau dissous par l'armée suite à l'envoi de bombes agricoles pour un match EFB - Moltifau de DH !


Certains membres se recycleront dans la vente de pneus à Ponte Leccia. D'autres, dégoûtés, décident d'aller vivre au Paraguay.
La frange dure des UB continue de faire des siennes : ainsi, le chant du signe des UB sera un match Bastia - Le Havre en 96 que tout le monde a oublié. Au cours de ce match, des portraits de Staline, Kadhafi, et Mao seront brandis. La police interviendra de nouveau. C'est le dernier fait d'armes du turbulent groupe bastiais.

anto-di-muratu a écrit:

Ultras Bastiacci

L'histoire des Ultras Bastiacci commence en 1991, sur les bancs du collège Saint Joseph à Bastia (dit " le collège des pauvres "). Une bande de jeunes bastiais, habitués de la tribune Est du stade de Furiani, la tribune des acharnés du Sporting, dite "la tribune des fous", décide de s'organiser et de mettre en commun leur passion pour le sporting. C'est ainsi que les premières banderoles ultras voient le jour à Furiani.
Quelques tifos sont réalisés : à base de pq, fumigènes etc... C'est l'époque du fameux "MANGIONE FACE TRIMà A RETE".
C'est l'époque bénie de l'hystérie furianesque. Les bombes agricoles explosent sur la pelouse, le public, très proche de la pelouse, impressionne l'adversaire. Jean Jacques Eydelie racontera qu'un jour un spectateur le tirait par les cheveux alors qu'il s'apprêtait à tirer un corner…


Bref, le groupe grandit et se structure peu à peu. Aux cotés des Testa Mora et des Pirates, les UB sont incontournables.
Ils sont là quand il faut monter soutenir le SCB à Aiacciu, quand Furiani est inutilisable pendant presque un an, après la catastrophe du 5 mai.
L'année suivante verra le SC Bastia monter en D1. Ce fut pour les UB l'apogée d'une saison fabuleuse. Plusieurs déplacements organisés par TESTA MORA sont effectués : à Martigues, Nimes, Cannes, Nice…
Le groupe compte désormais une cinquantaine de membres. Moult gadgets sont réalisés : autocollants, t-shirt, patch, casquette, stylo…
Plusieurs sections voient également le jour : Ponte Leccia, Aiacciu, Alzetu, Alisgiani, U Mercà, Lupinu, Cruzini-Cinarca, Ghjucatoghju, Carrughju Sumerà, ainsi qu'une section Girls.
L'année 93 voit l'apogée des UB. Le groupe entre dans le top'sup, sorte du top 50 des ultras du journal sup'mag. Il grimpera jusqu'à la 44ème place, et finira 45ème devant des groupes comme des Yankees (comme il a du bisquer le gobbu de Tonini !!!) et les Dodgers de Marseille, ou les Tigris Mystic parisiens !!!


Les UB sont un moteur de la tribune Est, aux cotés des autres groupes Bastiais. En d1, la bache sera visible sur plusieurs stades français, à Nice, Monaco, Cannes, Montpellier, St Etienne, Metz.
Mais paradoxalement, la fin des UB est proche.
Déjà, des premières tensions étaient apparues en 92 à Mezavia lors du derby contre le Gazélec. Un azzuffu a éclaté entre la section Lupinu-Tramuntana et la section Catzeub. Tout cela à cause d'un stylo daniel hechter acheté chez monsieur Sobadi. Un autre azzuffu verra opposer la tumultueuse section Ponte Leccia (et son chef Jack Torrance) aux Brigades Bleues, éphémère groupe fondé par G. alias " tiécochtautoi " ou encore " andy cole è fala ".


C'est à ce moment là que la commission "gadgets", basée à Ponte Leccia, part en couille. Sont coup sur coup décidés la création de gadgets totalement absurdes : serviette de plage, freesbee, parapluie, verre à whisky…
à son tour la section Catzeub se fait remarquer en tapant dans la caisse, prétextant l'achat d'une mongolfière aux couleurs du club. Les UB se retrouvent ruinés. On soupçonne l'ex section catzeUB d'être partie en Uruguay.

Quelques mois plus tard, nouveau coup dur pour les UB ; un de leurs membre fondateur est arreté en Argentine pour troubles sur la voie publique. Celui ci cherchait à faire rentrer un lampadaire dans la bombonera de Buenos Aires pour un derby de copa libertadores opposant Boca Juniors à Penarol Montevideo. Un autre membre est arrêté à la frontière ouzbèke où il avait fait l'achat d'un tank (dommage, pour les tifos c'eut été bien) et d'uranium 137.
Mais les UB restant ne baissent pas les bras.
Ainsi, lors d'une rencontre opposant la réserve du SC BASTIA à Beaucaire, les UB font passer 6O fumigènes au stade, créant ainsi une nebbia artificielle durant toute la rencontre. La réserve l'emporte par 6 à 0.
Rebelotte 2 semaines plus tard contre Saint Seurin, mais cette fois ci les gardes mobiles interviennent. Par décret ministériel, les UB sont dissous. Le groupe quitte le stade avec pertes et fracas.
Tout est alors bon pour décrédibiliser les UB. Ainsi, un projet visant à créer les " ultras France " dont est à l'origine le journal sup'mag intègre les UB dans le projet. Un horrible dessin de sinistre mémoire est publié dans sup'mag. Il représente la totalité des logos des ultras français qui participent aux UF. Contre toute attente, le logo UB figure aux cotés des ghetto rasta, Dragons VA, Magics Fans, Boulogne Boys, Bad Gones, Sconvolts et autres conneries de gaulois.


C'est la crise. Le cumitatu supranu des UB publie un démenti. Une réunion de crise est convoquée à Paris, dans les locaux du journal sup'mag. Nous décidons d'envoyer la section Ponte Leccia pour représenter les UB. Ceux ci déclarent en privé vouloir torpiller le projet ultras France. Dès l'entame de la discussion, une violente rixe éclate entre nos membres présents à Paris et Diego des Ultras Sochaux. S'en suit une très violente altercation avec les membres des Gavroches parisiens et Gontrand des Indians Tolosa. Notre ami Abdel des Meinau Boys est transporté à l'hopital. Les ultras france ne verront jamais le jour, l'honneur est sauf.
A partir de là tout s'enchaîne ; une partie des UB décide de saccager leur propre local pour des raisons encore indéterminées. Une autre partie occupe alors la boutique " vitamines's " sur le boulevard. Le siège social, basé au bar du XXème siècle est la cible d'un attentat : plusieurs " mamouths " scotchés à des bananes pourries sont jetées dans le bar. C'est la consternation.
La scission est proche ; au cours d'une réunion houleuse dans un pagliaghju au dessus de Cardu, le groupe se divise en plusieurs groupuscules.
Le cunsigliu supranu des UB décide alors de restructurer le mouvement. Sont créées les commissions : " langue et culture ", " propagande et recrutement "... Où est le rapport avec le football ??? C'est tout simplement aberrant pour un groupe ultra !!!
les UB ne feront pas long feu. Le mouvement est à nouveau dissous par l'armée suite à l'envoi de bombes agricoles pour un match EFB - Moltifau de DH !


Certains membres se recycleront dans la vente de pneus à Ponte Leccia. D'autres, dégoûtés, décident d'aller vivre au Paraguay.
La frange dure des UB continue de faire des siennes : ainsi, le chant du signe des UB sera un match Bastia - Le Havre en 96 que tout le monde a oublié. Au cours de ce match, des portraits de Staline, Kadhafi, et Mao seront brandis. La police interviendra de nouveau. C'est le dernier fait d'armes du turbulent groupe bastiais.

Comme partout, de nombreux "supporters" suivent les matchs à l'abri derrière leurs postes de radio et de télévision sans jamais faire l'effort de se déplacer. Les carrés de fidèles Corses, eux ont pris tout les risques pour qu'après la catastrophe du 5 Mai, le football professionnel continue. Le 10 Juin 1992, L'Associu per a Salvezza di u SCB, pour éviter le pire, c'est à dire la descente aux oubliettes pour le club bastiais, décide de se regrouper en association afin de se faire entendre. Cette dizaine d'irréductibles se fixe pour objectif de continuer à jouer malgré le traumatisme général et le refus de certains d'admettre qu'on veuille encore parler de sport, surtout de football. Une frange de la population meurtrie devrait être convaincue qu'il ne fallait pas voir disparaître à jamais un des derniers centres d'intérêt de la jeunesse insulaire. La jeune association devient plus connue sous le nom de Testa Mora. Elle a su s'imposer et devenir l'interlocuteur privilégié des dirigeants sportifs et des hommes politiques locaux.

En projet depuis quelques années, sa concrétisation est due "en partie au risque grave et imminent de disparition qu'a connu le club", déclarent certains de ses adhérents. Qui sont ces bénévoles qui donnent leur temps, leur énergie, leur argent pour que vive leur passion ? De tous les âges, de toutes les couches de la société, ils viennent soutenir aux quatre coins de l'Ile l'équipe où qu'elle joue. Nombreux sont ceux du Grand Bastia, de Balagne, de Corte, de Corse du Sud, de Lyon, Aix ou Nice où des sections se sont créées spontanément. Ils rencontrent bien sur des problèmes de transport car les parcours sont longs, les routes difficiles, , les cols souvent enneigés.

L'aide de Testa Mora est autant matérielle que psychologique. Les réunions de chaque mardi soir sont le moment de toutes les mises au point, de toutes les propositions et initiatives destinées à soutenir le SCB. On organise les transports des supporters à l'extérieur, on recueille avec soulagement les nouvelles adhésions, on élabore des stratégies commerciales à partir de la vente d'autocollants, d'écharpes ou de portes-clés ... afin de se donner des moyens d'action. Nous ne pouvons que saluer cet exploit, car comparativement, aucun autre club ne peut, dans de telles conditions, faire se déplacer aussi régulièrement autant de membres.

anto-di-muratu a écrit:Autres groupes de supporters du SCB :


- Les pirates bastiais (tribune Est)
- I lioni di Furiani (tribune Ouest)
- Ultra Scemi (tribune Ouest)
- I Zinzali Bastiacci (Porti-veghju)
- Cop's bastiais (Tribune Ouest)

Antò a écrit:Et Nova Guardia sa compte?